40ème anniversaire de la mort de Charles de Gaulle

9 novembre 2010

Masevaux – Souvenir

Le 12 novembre 1970 des Dollériens étaient aux obsèques du Gal de Gaulle

Le 9 novembre 1970, le général de Gaulle est mort à son domicile de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises (Haute Marne). Le 12 novembre ont eu lieu les obsèques. Un groupe de Dollériens y étaient ce jour là. Parmi eux Pierrot Rosenblieh, il apporte son témoignage.

Mardi 10 novembre 1970, j’étais comme d’habitude à mon travail aux Ateliers centraux des Mines de potasse d’Alsace (MDPA) à Richwiller. Vers 10 h du matin, mon ami André Weber de Graffenwald me téléphone : « Pierrot je viens d’apprendre que le « père » est mort ». C’est ainsi que j’ai appris le décès de Charles de Gaulle. L’ancien président de la République s’est éteint la veille dans sa propriété de la Boisserie à Colombey-les-deux Eglises. Pour ses obsèques le général ne voulait pas d’obsèques nationales mais il a invité tous les Français à y assister. C’est ainsi que je pose de suite un jour de congé.

Dans la soirée, avec quelques compagnons, on se retrouve chez Raymond Weyer qui vient de décéder mardi 9 novembre et qui tenait à l’époque la « Taverne de l’Espérance » à Masevaux. C’est ainsi que Raymond Weyer propose d’y aller. Il emmènerait avec sa « Peugeot 404 » Roland Messerlin de Sentheim (actuel maire-adjoint) ainsi que Michel Delain de Mulhouse et Jean-Pierre Hebmann d’Aspach-le-Haut, deux anciens gardes de corps du général, officiers de police des Voyages officiels (VO) actuellement Service de protection des hautes personnalités (SPHP). Paul Burcklé maire de Bourbach-le-Bas dans sa « Renault 16 » emmènerait l’abbé Robert Schall curé de Dolleren, Jean Weiss de Wegscheid et votre serviteur. Le départ de cette voiture est prévu à 4 h à Masevaux. Arrivé à Colombey-les-Deux-Églises, l’abbé Schall qui a prévu de lire une messe se rend compte qu’il a oublié son aube, l’abbé Claude Jaugey curé de la paroisse non plus. On traverse Colombey-les-Deux-Églises direction Bar-sur-Aube et à Lavilleneuve-Aux-Fresnes l’abbé lui prête un habit ecclésiastique. Retour sur Colombey-les-Deux-Églises, l’église est gardée par les « VO » Après une intense discussion entre l’abbé Schall et Paul Comiti le patron des VO celui-ci nous autorise à rentrer dans le lieu de culte. L’abbé Jaugey curé de Colombey-les-Deux-Églises, déjà sur les nerfs par l’importance de l’évènement est assaillie par de nombreuses questions de l’abbé Schall. Puis l’abbé dollérien lit la messe où nous officions comme servants. Puis c’est la longue attente au bord de la rue qui mène de la Boisserie à l’église. L’abbé Schall réussi à nous trouver du vin chaud, seule consommation que nous avons ingurgitée dans la journée. Malgré le soleil, il fait très froid ce 12 novembre dans ce village de la Haute Marne. L’abbé Schall rejoint les ecclésiastiques et concélèbre la messe d’enterrement. Après l’inhumation, nous repartons en direction de Lavilleneuve-Aux-Fresnes pour l’aube. Chemin faisant dans les rues de Colombey-les-Deux Églises nous rencontrons Jacky et Marie-Claire Hagenbach de Rimbach-près-Masevaux.

Mais pour des raisons de sécurité, la nationale 19 était mise en sens unique, soit vers Paris, soit vers Chaumont. Nous nous rendons donc vers Paris et après la remise de l’habit nous revenons sur nos pas par une route départementale. Mais avant d’arriver à Colombey-les-Deux-Églises nous devions reprendre la RN 19. C’est là que nous sommes bloqués par des policiers d’une compagnie de républicaine de sécurité (CRS). Ne se laissant pas démonter l’abbé Schall va discuter avec le capitaine commandant le détachement. L’abbé se met au milieu de la chaussée et nous appelle afin de reprendre la route. C’est ainsi que nous reprenons le chemin du retour à contre-sens escorté par des motards de la police jusqu’à la sortie de Colombey-les-Deux-Églises.

Toutes ses émotions et l’absence de déjeuner ont creusé l’appétit et on se retrouve autour d’un bon repas au restaurant le « Cheval Blanc » à Fayl-Billot.

C’est enfin le retour dans la vallée de la Doller conscient d’avoir vécu un événement historique. Nous n’avons jamais su ce que l’abbé dit à Paul Comiti ni au capitaine des policiers de la CRS.

Robert Schall, Paul Burcklé, Raymond Weyer sont malheureusement décédés. M.Weyer mardi le 9 novembre même jour que le général 40 ans après.

Pierrot Rosenblieh - mardi 9 novembre 2010